Née en 1895, Clara Haskil a révélé ses talents prodigieux dès son plus jeune âge, mais c'est seulement après le Seconde Guerre Mondiale qu'elle a vraiment trouvé sa place sur la scène internationale suite à la maladie et à une période de doutes à propos de sa carrière. Celle-ci fut relativement courte ; son premier enregistrement fut sorti seulement en 1947, trois années après sa première apparition au festival de Salzbourg. En 1906, elle souffrait d'une forme sévère de scoliose. Cela a rendu son quotidien et ses tournées de concerts incroyablement difficiles. Le récital de Ludwigsbourg en 1953 dont fait l'objet cet enregistrement, reprend une série de pièces courtes. Il s'ouvre avec la Toccata en mi mineur (BWV914), dont l'interprétation est très objective contrairement à celle des trois Sonates de Scarlatti beaucoup plus personnelle : une interprétation séduisante, sincère, saisissant l'essence de la musique. En dépit de la souffrance physique, son interprétation de Beethoven résiste à toutes épreuves. Il s'agit ici d'un récital pour piano d'une musicienne qu'on peut qualifier de légendaire.